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Stop à l’herpès : le ZOO Planckendael réalise de grandes avancées pour la sauvegarde des éléphants

Il y a six ans, jour pour jour, l’éléphant Qiyo décédait au ZOO Planckendael des suites du virus de l’herpès de l’éléphant. À la suite de cette perte tragique, une collecte de fonds a été réalisée à grande échelle et a permis de mener de plus amples recherches sur ce virus mortel. Grâce au soutien du ZOO Planckendael, les chercheurs sont parvenus à mieux comprendre le virus, donnant ainsi un grand coup d’accélération au développement du vaccin.

Lors du décès inopiné de l’éléphant Qiyo survenu il y a six ans au ZOO Planckendael, on ne connaissait pas encore grand-chose sur le virus. Les recherches intensives réalisées depuis ont donc permis aux scientifiques de mieux comprendre le fonctionnement de ce virus mortel. « C’est entre l’âge de deux et neuf ans que les jeunes éléphants sont les plus sensibles à une infection de l’herpès. Une fois contaminés, ils ne s’en débarrasseront jamais », explique le vétérinaire Jonas. À la naissance, les éléphanteaux sont suffisamment protégés par les anticorps qu'ils ont reçus de la mère, mais ceux-ci disparaissent au fil du temps. Lors de leur troisième année, ils n'ont plus du tout d'anticorps et se trouvent alors en danger. « Quand apparaissent les premiers signes de la maladie chez un jeune non immunisé, notamment des vésicules sur la langue ou des crampes abdominales, l’issue est bien souvent fatale. » Passé l’âge de neuf ans, les éléphants semblent suffisamment immunisés, même si le virus reste latent. Le stress, tout comme la perte d'un congénère du groupe ou des changements météorologiques, peut déclencher une éruption.

Vaccin en cours de fabrication

« La solution est un vaccin qui assure une immunité permanente aux jeunes animaux », explique le vétérinaire Jonas. Le ZOO Planckendael collabore à cette fin avec la faculté de médecine vétérinaire de l’Université d’Utrecht. Ces dernières années, les parcs animaliers ont fait don de près de 80.000 euros au profit du projet de recherche, faisant d’eux les principaux initiateurs de la lutte contre l’herpès de l’éléphant en Europe. Aujourd’hui, les scientifiques ont désormais une bonne idée de ce à quoi devrait ressembler le vaccin. « Tous les composants fondamentaux pour la fabrication du vaccin sont prêts », explique la chercheuse spécialisée en herpès de l’éléphant. « Nous sommes fiers d’être arrivés à ce stade après quatre ans de recherche. Nous attendons à présent l’autorisation des autorités pour tester le vaccin sur des éléphants adultes. Ce n’est que lorsque l'administration du vaccin aux éléphants adultes sera jugée sûre que les jeunes éléphants exposés au risque de contamination par l’EEHV, l’Herpèsvirus endothéliotrope de l'éléphant, pourront à leur tour être vaccinés.

Des tests diagnostiques intéressants

Outre son soutien financier, le ZOO Planckendael transmet aussi régulièrement des prélèvements sanguins de leurs éléphants à l’Université d’Utrecht pour la recherche. Grâce à ces échantillons, les scientifiques ont réussi à développer des tests diagnostiques permettant le dépistage rapide du virus. « Le premier échantillon sanguin de l'éléphanteau Qiyo a été crucial en la matière », explique Tabitha Hoornweg. « C’était le premier échantillon sans anticorps, ce qui explique pourquoi l’animal a succombé au virus. » Des analyses sanguines régulières sont indispensables pour garantir la santé des jeunes éléphants. Une recherche récente effectuée sur les deux plus jeunes éléphants du ZOO Planckendael, Tun Kai et Suki (6 ans) a démontré qu’ils possédaient les anticorps suffisants et ne sont donc pas en danger actuellement.

Regard tourné vers l’avenir

Malgré la menace persistante de l’herpès de l’éléphant, la situation s’est considérablement améliorée ces six dernières années. Grâce à des tests diagnostiques, l'immunité des éléphants peut être suivie de près de manière à pouvoir intervenir rapidement en cas de maladie. Néanmoins, un vaccin demeure la seule manière efficace de prévenir de futurs décès. Cet horizon prometteur souligne l’importance de poursuivre les recherches, ce qui ne peut se faire qu’avec davantage de soutien financier. Les donations au fonds Qiyo sont cruciales pour la sauvegarde des jeunes éléphants et le développement d'un vaccin salvateur. Tout montant, aussi minime soit-il, contribue à la lutte contre l’herpès de l’éléphant.

À propos de l’herpès de l’éléphant

Le virus de l’herpès (virus EEH) constitue une grande menace pour les éléphants dans le monde, aussi bien dans les parcs animaliers que dans la nature. Vingt pour cent de tous les éléphants nés dans des parcs zoologiques en Europe, aux États-Unis et en Asie décèdent des suites de cette infection. Quasi tous les éléphants des parcs animaliers sont porteurs du virus, mais dans la nature, des contaminations fatales surviennent aussi de plus en plus souvent. L’herpès de l’éléphant est la principale cause de mortalité chez les éléphanteaux.