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Naissance au ZOO Planckendael de quatre cigognes orientales particulièrement rares

Ces grands sosies des illustres pensionnaires du ZOO Planckendael sont à l’origine d'une incroyable bonne nouvelle. Le couple reproducteur de cigognes orientales élève avec succès trois poussins tandis qu’un quatrième retardataire reçoit les meilleures attentions des soigneurs. La population recensée dans les parcs animaliers européens ne compte que 17 individus, faisant de ces quatre nouvelles venues un atout précieux pour le programme d'élevage.

Les cigognes orientales sont en danger d’extinction, ce qui en fait une espèce tout à fait exceptionnelle. Il ne subsiste que 2.500 oiseaux dans leur petite zone d’origine et de nidification près du fleuve Amour en Sibérie et en Chine. Leur habitat, constitué de marais, d’herbages humides et de rives de fleuves à proximité de zones boisées, s'amenuise considérablement. La nourriture se raréfie avec l'assèchement des terres et la déforestation et les feux de forêt réduisent les possibilités de nidification. En outre, les oiseaux sont victimes du braconnage. Leur avenir est loin d’être rose. ZOO Planckendael participe au programme d’élevage international de cette espèce et ne ménage pas ses efforts pour favoriser la survie de ces beaux oiseaux.

Un élevage difficile

Depuis 2019, un couple de cigognes orientales vit au ZOO Planckendael. Le couple s’est rapproché à partir de 2022. « Les cigognes se sont visiblement intéressées l’une à l’autre ainsi qu’au nid dans lequel elles ont fait claqueter ensemble leurs becs noirs. Elles se sont blotties l'une contre l’autre et ont organisé leur nid. En fait, elles ont clairement parlé le langage amoureux des cigognes », relate le curateur Frédéric Verstappen. Après avoir subi quelques écueils, elles ont pondu en 2024 des œufs fécondés. Environ 35 jours plus tard, les coquilles ont éclos, laissant apparaître les becs des cigogneaux. Trois poussins sont aujourd'hui élevés avec succès par les parents. Les soigneurs leur prêtent main-forte dans le nid. Pour le petit dernier, le cigogneau numéro quatre, les soigneurs endossent temporairement le rôle de parents. En coulisses, ils aident l’oisillon à grandir et à devenir suffisamment costaud pour être replacé dans le nid près de ses parents.

Une histoire de couleurs singulière

Les cigognes orientales adultes diffèrent de leurs célèbres homologues blanches surtout au niveau de leur bec qui, assez étonnamment, vire au noir. Pour le reste, elles se distinguent par leur taille (elles peuvent mesurer jusqu'à 1,50 m !) et leurs yeux. La peau autour des yeux est rouge et leurs iris sont blancs. Tandis que chez les cigognes européennes, c’est le noir qui prédomine. À la naissance, les cigogneaux orientaux ont un bec blanc-gris qui noircit lentement. Chez la colonie de cigognes blanches, les poussins naissent avec un bec noir qui prend ultérieurement une couleur rouge orange.

“Cette naissance est, pour moi, la plus importante de l’année ! Ce sont des oiseaux rares et menacés, leur reproduction est loin d’être une évidence », explique Frédéric Verstappen, curateur des oiseaux au ZOO Planckendael.

Manger, manger, manger !

La volière asiatique, située juste à côté des lions d’Asie, est très animée avec le nourrissage de ces bouches supplémentaires. Les cigognes orientales se nourrissent essentiellement de poisson, d’insectes, d’amphibiens, de serpents, de petits mammifères et d’oiseaux. Comme les adultes doivent maintenant nourrir leurs petits, leur régime alimentaire est enrichi notamment d’éperlan. Les soigneurs donnent aussi un coup de pouce pour le nourrissage des jeunes.

Envol

Le sexe des petits est déterminé par une analyse de l’ADN des plumes ventrales réalisée dans le propre laboratoire du ZOO. Vu la petite taille de la population européenne, nos jeunes cigognes prendront leur envol vers l’âge de quatre mois en restant près de chez nous. Le détenteur du livre généalogique décidera de leur future destination.